« Vent d’Ouest » : Godard et la ZAD
Face à Macron et à son monde, on n’est pas trop. Alors que l’Elysée s’ouvre aux stars et aux people, de Rihanna à Bono, il n’est pas désagréable aux opposants de la politique gouvernementale de recevoir le soutien d’un vieux mandarin du cinéma français : Jean Luc Godard. L’auteur de « Pierrot le fou » s’est fendu d’un court métrage en faveur de la ZAD de Notre Dame des Landes, titré « Vent d’Ouest » :
Disons le clairement : tout ce qui exaspère chez Jean Luc Godard se condense dans ces cinq minutes de films et en premier lieu l’égocentrisme affolant d’un cinéaste qui n’a jamais réussi à parler d’autre chose que de lui même. Agaçant aussi son mépris de classe pour les techniciens, ainsi que ses lamentations ronchonnes sur le mode « c’était mieux avant ».
Le film, cependant, est d’une audace assez folle, mêlant images d’archives, photos, peintures, plans filmés depuis un hélicoptère, mais également de la typo sur fond noir en plans fixes, de la musique, des éclats de voix, des bruits et du fracas. Et puis le texte lu par le cinéaste à la voix sépulcrale mais qui s’achève sur la certitude de l’espoir. Tirer une unité et un message de ce fourre tout, voici la prouesse de Godard, et sa patte d’artiste engagé. « Vent d’Ouest » montre et organise le chaos du monde capitaliste. En même temps qu’il nous parle de ses interstices dans lesquels la résistance va se développer.