Save your internet

Place de la Bastille à Paris, sous la surveillance morne et implacable des caméras perchées en haut de la colonne pourtant érigée pour rappeler la défense des libertés publiques par les parisiens,, les pirates ont tracté pour inciter les citoyens à sauver internet. Dans le collimateur, les articles 11 et 13 de la loi sur le copyright qui va être soumise au Parlement Européen le 5 juillet. Si elle passe, elle engendrera un système de censure massif sur internet et un recul sans précédent des droits des internautes.

Pour faire pression sur les eurodéputés, il est encore temps de leur écrire ou de leur téléphoner. Il suffit pour cela de se rendre sur le site suivant : https://saveyourinternet.eu/fr/

L’enjeu est immense mais absolument pas médiatisé et connu du grand public. L’action des pirates n’en était que plus importante. Et la réception des passants, globalement très positive, marquée par une fracture générationnelle, a donné lieu à des échanges souvent sympathiques, parfois surprenants :

“On vote pas nous, on n’est pas démocrates. C’est pas l’Islande ici.”

Alors qu’un pirate tend un tract “ Sauver internet… c’est intéressant,” “Il y’a les détails sur le tract.” “Je ne peux pas le prendre c’est Shabbat.”

“J’suis dans le game, t’inquiète.”

“Vous existez aussi en France? C’est super !”

“Je vais essayer d’y penser mais on me donne beaucoup de papiers parce que j’habite par ici.” ” Oui mais là c’est pas une pub pour pizzas.”

“Ça va comment le parti pirate?” ” On a connu des jours meilleurs.” ” En tous cas c’est bien que vous restiez dans le paysage.”

“Contactez votre eurodéputé pour sauver internet ! Contactez votre eurodéputé pour sauver internet ! Contactez internet pour sauver votre Eurodéputé… Euuh non merde.”

“A quoi ça sert d’être pirate?” ” En soi, à  rien. Mais là on milite pour quelque chose de très utile.”

(A un couple) “Sauvez internet contactez votre eurodéputé. “ “Non merci” “C’est gentil.” (En s’éloignant) “Non c’est pas gentil” “Si c’est gentil…”

“Sauver internet? C’est bien ça.” “Oui mais ça va pas se faire tout seul.”

“Je prends votre tract si vous m’écoutez: vous connaissez la bonne nouvelle du seigneur ?” “La bonne nouvelle circule aussi sur internet.” “Je prierai pour vous”