Philippe Besson, paralogisme de cour
L’empereur Auguste avait Virgile, Charles IX avait Ronsard. Auprès du président Emmanuel Macron, c’est à Philippe Besson que revient le titre de poète du prince. Ou plutôt de romancier : pour avoir publié en 2017 “Un personnage de roman”, éloge décomplexé du locataire de l’Elysée, l’écrivain hérite du poste convoité de consul de France à Los Angeles.
Aux accusations de favoritisme, le président répond : « Il n’y a chez moi aucun copinage pour services rendus. Regardez le gouvernement, si je servais les gens en fonction de leur implication dans la campagne présidentielle qui était la mienne, aurais-je choisi le premier ministre que j’ai nommé il y a quinze mois ? »
Jouons avec Argumentum, le jeu des arguments fallacieux . De sa manche d’énarque à la répartie irréprochable, Emmanuel Macron a sorti la carte “Affirmation du Conséquent” dans la famille “Paralogisme”.
Edouard Philippe n’était pas un copain. Emmanuel Macron a promu Edouard Philippe. Donc Emmanuel Macron ne promeut pas de copain. Pas du tout. Aucun. Jamais. C’est prouvé. Hop.
Et c’est protégé par cette puissante fallacie jupitérienne que Philippe Besson va s’envoler pour une villégiature au pays du surf et des start up. Aucun doute que le climat et ses fréquentations décupleront son talent et son impertinence romanesque. Nous attendons avec impatience une future hagiographie de Mark Zuckerberg ou d’Arnold Schwartzeneger.